Note de l’auteur
Al khôl est le fruit de plusieurs années de recherche sur les addictions – les miennes : alcool, tabac, cannabis et la défonce. Jamais, je ne me suis satisfait d’être toxicomane. J’ai toujours voulu passer à autre chose, mais ça m’a pris 20 ans.20 ans durant lesquels, j’ai recueilli mes propres écrits et questionnements, ainsi que ceux de médecins, de « psys » et d’autres « toxs ».
Une fois le travail de tri et d’écriture entamé, j’ai voulu faire entendre le premier jet de mon texte à Natalia Beigbeder, metteur en scène. Je lui ai demandé de m’aider à ordonner mes idées et nous avons déstructuré puis restructuré la pièce. J’ai alors pu terminer de l’écrire.
Comme c’est presque toujours le cas dans les problématiques d’addictions, l’écoute par un Autre, son expérience et ses paroles aident le «fragilisé» à y voir plus clair, à envisager autre chose, à y tendre et à y parvenir.
Note d’intention
«On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux» Antoine de St Exupéry»
J’ai vraiment rencontré Loïc Ploteau à Pouzac, il y a un an lors d’un événement de plasticiens TAOA. Je l’ai regardé, et j’ai vu un petit bonhomme qui m’a fait penser au Petit Prince de St Exupéry par son allure et en apprenant à le connaître à un être qui est posé sur notre planète Terre.
Il m’a parlé de ses baobabs qui encombrent sa vie et qui perforent ses racines, du buveur qui boit pour oublier qu’il boit. Alors au lieu de me dessiner un mouton, il m’a soumis un texte qu’il a écrit «Al khôl » et nous nous sommes tous les deux envolés sur la planète Ivresse.
Note de Mise en Scène
J’ai pensé intéressant de mettre en scène à travers le texte «Al khôl », la dualité du Clown blanc et de l’Auguste, une opposition entre le sensé et le fou, entre la raison et la déraison. Mettre en scène ces deux clowns, avec ou sans nez rouge m’a semblé servir le texte de Loïc qui par ailleurs est musicien, clown, plasticien.
Le clown est un personnage familier et touche lorsqu’il transmet un sujet de réflexion, ici les addictions. Le clown peut se permettre toutes les transgressions et abattre tous les stéréotypes, il est le miroir de nos égos, de nos existences.
Dans ce spectacle, le clown blanc est le Monsieur Elégant qui revient à la vie et le clown Auguste est Monsieur Catastrophe qui se souvient et raconte.